mercredi 15 juillet 2015

Réduire la mortinatalité : une étude britannique

Examen des stratégies susceptibles de réduire la mortalité périnatale


Des mesures pour éviter les morts périnatales
Je vous propose la traduction d'un article rapportant une étude datée du 7 juillet 2015 par le docteur Gordon C.S.  Smith.

Le résumé en est le suivant : 


Une nouvelle étude suggère que, pour réduire les risques de morts périnatales, il faudrait améliorer le suivi par monitoring des femmes. Cela aiderait à un meilleur dépistage de celles dont le bébé pourrait être sauvé par un accouchement avant terme.


 
Petite Analyse de la traductrice...
 
Cette étude a été réalisée au Royaume-Uni, dans un contexte donc typiquement britannique.
Le suivi médical d'une grossesse n'est pas le même Outre-Manche qu'en France. Il est moins médicalisé  : moins d'échographies,  moins de visites chez le médecin, moins de prises de sang, sauf pour les personnes à risque compte tenu de leurs antécédent ou de leur contexte familial...
Dans le même temps, il est aussi plus "proche" des femmes, car en grande partie réalisé par une sage-femme, dont l'expérience, le temps et l'écoute sont une aide précieuse pour les futures jeunes mamans. Enfin, en Grande-Bretagne, accoucher à domicile ou dans une salle de naissance est chose courante lorsque c'est possible.


Ce suivi donne de bons résultats, meilleurs qu'en France même puisque le taux de décès périnatal est de 4 pour mille, contre 9,2 pour mille en France (la moitié des morts périnatales françaises sont toutefois des IMG, qui ne sont pas comptabilisées Outre-Manche.)


L'étude publiée en ce mois de juillet cible principalement les décès liés à un Retard de Croissance Intra-Utérin, mieux dépistés en France qu'au Royaume Uni (70% contre 25%). La France réalise en effet davantage de monitorings des futures mères que la Grande-Bretagne. En cela, on peut dire qu'une partie des mesures préconisées dans ce rapport sont déjà mises en application chez nous. C'est toujours bon à entendre!


Néanmoins, ses conclusions me semble intéressantes, ne serait-ce que pour les 30% de retard de croissance qui continuent à ne pas être détectés chez nous et parce qu'elle appelle à changer notre regard sur le déclenchement avant terme dans certains cas ciblés. Honnêtement, cela me semble on ne peut plus judicieux au regard des statistiques corrélant mortinatalité et dépassement de terme.



Date de l'article : 8 juillet 2015


Un article, paru dans The Obstetrician & Gynaecologist (TOG), conclut que la réduction du risque de mortinatalité passera par un meilleur suivi par monitoring des femmes enceintes afin de déterminer celle dont le bébé pourra être sauvé par une naissance avant terme.


Au Royaume-Uni, le risque absolu de mortinatalité est bas, affectant approximativement 4 bébés sur mille (statistique du Mothers and Babies : Reducing Risks through Audits and Confidential Enquiries). 


Bien que, pour la plupart des cas, la cause exacte de la mort ne soit pas claire, la mortinatalité est associée à des complications durant la naissance, des infections maternelles au cours de la grossesse, des facteurs de risque maternels tels que l'hypertension ou le diabète, un retard de croissance fœtale (souvent dû à des dysfonctionnements du placenta) et des anomalies congénitales.

La moitié des bébés mort-nés sont petits pour leur âge gestationnel, c'est à dire qu'ils ont souffert d'un retard de croissance intra-utérin.


Le professeur Gordon Smith, membre de l'Université de Cambridge et auteur du rapport, a dit "les facteurs de risque maternels pour la mortinatalité incluent le fait que ce soit un premier bébé, un âge supérieur à 40 ans, le fait de fumer ou d'être obèse. Tandis que les femmes devraient être encouragées à réduire les risques liés à des facteurs tels que l’obésité ou la cigarette, la seule manière de prévenir le décès de bébés avant l'accouchement lorsqu'ils paraissent en bonne santé est de déclencher l'accouchement. Il est évident que cela requiert l'identification des femmes à haut risque et qu'il faut évaluer les bénéfices en regard des risques inhérents au déclenchement et la prématurité.


"Nous savons qu'un monitoring attentif et précis des bébés présentant un retard de croissance intra-utérin, à l'aide de la mesure aux ultra-sons de la circulation sanguine placentaire, aide à réduire le risque de mort.  


Néanmoins, les soins de routine détectent, à l'heure actuelle, moins d'un quart des bébés souffrant d'un retard de croissance intra-utérin avant l'accouchement, donc il est urgent de mettre en place les moyens  d'un meilleur dépistage.

"Un certain nombre de stratégies ont été proposées aux femmes pour prévenir la mortinatalité, comme de dormir sur le côté gauche ou de prendre de petites doses d'aspirine pour les femmes présentant un risque fort de pré-éclampsie. Cependant, l'impact potentiel de ces mesures sur les taux globaux de mortalité périnatale est limité. Actuellement, nous menons de recherches afin de déterminer les bio-marqueurs maternels qui pourraient améliorer le dépistage du risque de mortinatalité.

Jason Waugh, rédacteur en chef du The Obstetrician & Gynaecologist a dit " le deuil périnatal est dévastateur pour les plus de 3000 familles qui le subissent chaque année au Royaume Uni". 

Un meilleur monitoring des femmes ne présentant pas de facteur de risque ainsi que des bébés présentant un retard de croissance intra-utérin, associé à un déclenchement ciblé du travail, devrait aider à diminuer ce nombre. 


Plus de recherches sont encore nécessaires, afin d'améliorer le diagnostic des femmes et des bébés à risque, de même que des recherches sur ce qui peut être fait pour réduire les risques de mortinatalité."


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