Je dessine des faire-part pour dire l'amour des parents endeuillés pour leurs tout-petits...
Il y a longtemps que je voulais
vous écrire ce billet.
Quelques mots pour vous expliquer
comment j’en suis venue à proposer ces faire-part, à les dessiner avec amour,
du bout de mes pinceaux ou de ma souris.
Certains faire-part annoncent la naissance
d’enfants dont la vie trop brève laisse une trace profonde dans le cœur de
leurs parents.
D’autres invitent à se souvenir
de l’anniversaire d’une naissance, d’une mort trop rapide.
D’autres encore disent toute la
reconnaissance et l’émotion des parents à avoir été soutenus dans leur deuil,
combien aussi ils ont encore et toujours besoin qu’on se souvienne avec eux et
qu’on les laisse aller leur chemin, à leur rythme.
D’autres enfin annoncent la naissance d’un bébé
« espoir », avec la volonté de ne rien occulter d’une histoire
familiale douloureuse mais emplie d’amour, où chaque enfant a sa place dans le
cœur de ses parents.
Tous ont en commun la tendresse
de parents pour leurs enfants et la conscience, à la fois douloureuse et
lumineuse, de la fragilité de la vie.
Je conçois mon travail comme un accompagnement, sur la pointe des pieds, avec beaucoup d’humilité.
Mon expérience personnelle m’a convaincue que, pour avancer, pour espérer pouvoir revivre un jour après le drame que constitue la mort d’un enfant, les parents ont besoin de pouvoir parler de lui.
Ils ont peu de traces de sa vie,
leur entourage, bien souvent, a du mal à considérer cet enfant qu’ils n’ont en
général pas vu.
Ne reste que l’amour, qui
continue de les lier à leur enfant, et la douleur du deuil, présente jour après
jour, bien souvent très intense.
Ces parents sans enfant à leurs
côtés ne peuvent prendre soin de leur tout-petit qu’en faisant vivre sa
mémoire. Alors qu’ils se préparaient à un quotidien chargé de maternage, de
nuits blanches, de changements de couche et d'émerveillement, ils doivent
faire face au silence brutal et à un vide angoissant.
Allumer une bougie, fleurir une
tombe lorsqu’il y en a, faire créer un faire-part, ou une carte souvenir, un
photomontage ou un portrait, même longtemps après la naissance… Tous ces gestes
revêtent donc une grande importance.
Ils vont aider les parents, pris
dans le tourbillon du deuil et de ses émotions, à accomplir des actions
positives pour leur enfant, à poser des gestes concrets pour dire leur amour et
la place qu’a leur bébé, dans leur cœur et leur pensées, dans leur famille.
Pouvoir ainsi être actifs,
exprimer leurs émotions est à la fois libérateur et, d’une certaine manière,
réparateur. Savoir que l’on a fait ce que l’on pouvait faire du mieux qu’on le
pouvait, avoir le moins de regrets possible, est en effet apaisant.
Je n’en suis pas venue par hasard à proposer cette démarche aux parents le souhaitant… Ce que je fais aujourd’hui est le fruit d’un long cheminement, très personnel.
J’ai perdu une petite fille il y a quatre ans maintenant.
Ce fut le début d’un parcours qui
se poursuit encore aujourd’hui.
A travers mon deuil, en vivant
l’absence chaque jour renouvelée de ma fille, j’ai appris, pour commencer, à
mieux écouter ce que je ressentais, à ne plus fuir la douleur, à vivre chaque
instant comme il se présentait.
J’ai connu, aussi, l’importance
des silences qui accueillent celui ou celle qui souffre, la valeur d’une main
posée sur le bras de l’autre, la puissance d’un regard qui aime.
J’ai voulu suivre ce chemin que
me montrait ma fille. J’ai eu peur de le perdre, de me laisser reprendre par le
quotidien, la rapidité, la facilité ou la peur.
J’ai suivi des formations, pour
mieux comprendre ce qu’est un deuil, mieux toucher du doigt combien chacun est
unique, mieux apprendre à respecter la différence de celles et ceux que je
croisais, mieux écouter ce que disent les mots et les regards.
Je suis devenue bénévole dans une
association de soutien aux parents touchés par le décès d’un tout petit.
J’ai également monté Framboise et
Papyrus, Deuil Périnatal. Le blog me permet de relayer des infos, le site de proposer aux parents de concevoir une carte en souvenir de leur bébé.
Lorsque des parents me contactent pour me demander un faire-part ou une carte souvenir, j’essaie de faire connaissance avec leur imaginaire : comment se représentent-ils leur bébé ? leur famille ?
Quels sont les mots, les images,
les symboles, les couleurs, les styles qui résonnent en eux ?
Préfèrent-ils un dessin, un photomontage, une infographie ?
Que veulent-ils dire avec cette
carte ? Qu’en attendent-ils ?
Nous parlons aussi, s’ils sont
d’accord, de l’histoire de leur famille…
Je travaille ensuite par
propositions successives, jusqu’à affiner un projet, un visuel qui leur plaise
et leur corresponde.
Quelle émotion lorsque je sens
que j’ai réussi !
Certains impriment ensuite leur
carte eux-même, d’autres demandent de faire appel pour leur compte à un
imprimeur.
Chaque rencontre est unique et
formidablement riche, chaque jour, aux côtés des parents, j’apprends, j’avance
sur ce chemin qui est le mien…
Merci à toute celle et tous
ceux qui m’ont fait ou me feront confiance !
Bonjour,
RépondreSupprimerVoici la suite où je parle de votre démarche :
https://vieorganisee.com/confidences-nouvelle-grossesse-fausse-couche/
Merci à vous car grâce à votre blog j'ai pu faire pleins de jolies découvertes ....
A bientôt
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
SupprimerMerci beaucoup, je suis très touchée...
SupprimerJe vous souhaite une belle fin de grossesse et une jolie rencontre dans quelques semaines...
Pensées douces à votre tout-petit parti trop tôt <3
A bientôt